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La manie des reprises BD
Si vous étiez lecteur de bande dessinée dans les années 1960-1970 et que vous décidez de fréquenter de nouveau les librairies aujourd’hui, la confusion temporelle peut vous guetter : le dernier Blake et Mortimer y côtoie la dernière aventure de Lucky Luke ou Alix. Boule et Bill voisine avec les Schtroumpfs, Spirou avec Corto Maltese, alors que le nouvel Astérix est présenté en grande pompe comme l’événement de l’automne. Non, vous n’avez pas été cryogénisé à votre insu sous Georges Pompidou, pas plus qu’E. P. Jacobs, Morris, Peyo, Franquin ou Hugo Pratt ne sont de fringants centenaires qui se consacreraient encore, en épigones de Manoel de Oliveira, à poursuivre la destinée de leur héros de papier. Tous ces immenses noms du neuvième art ne sont déjà plus de ce monde depuis un certain temps, mais leurs créations, comme figées dans un musée de cire, leur ont survécu dans les mains de continuateurs courageux ou inconscients – c’est selon. Les reprises sont devenues une réalité économique majeure de la bande dessinée contemporaine. Le tournant a eu lieu en 1996, date de la reprise de Blake et Mortimer par le scénariste star Jean Van Hamme (XIII, Thorgal, Largo Winch…) et le non moins talentueux Ted Benoit au dessin. L’Affaire Francis Blake, décalque plutôt réussi des 39 Marches d’Alfred Hitchcock, avait à l’époque soulevé de nombreuses objections : quelle est donc la nature de cet album ? Un pastiche ou une création originale ? Peut-on se réclamer des mânes d’un auteur qui ne s’était pas explicitement prononcé pour la continuation de son œuvre après sa mort ?
Devant le succès rencontré, et presque jamais démenti depuis, les pudeurs originelles se sont vite évanouies, dessinateurs et scénaristes se succédant au chevet des deux gentlemen avec des tirages globalement pharaoniques (500 000 exemplaires) à l’échelle d’un marché du livre morose. Seul Tintin, à la différence d’Astérix, résiste encore et toujours à cette mécanique éditoriale infernale. Les vingt-quatre albums de la série forment un monolithe inébranlable et inaltérable, tout juste retouché ponctuellement, à l’image de la colorisation de Tintin chez les Soviets en 2017. « Mais il s’agit d’un contrat moral », précise Benoît Mouchart, directeur éditorial des éditions Casterman. « Rien n’empêche juridiquement qu’il existe un jour une suite à Tintin, si ce n’est le respect des volontés d’Hergé. D’un autre côté, je ne peux que constater le caractère une nouvelle fois remarquable de cette série et de ce personnage. Le principe des suites a souvent été acté en bande dessinée, car le fonds originel d’une série ne se vendait plus et il fallait aussi le relancer, ce qui n’est pas le cas de Tintin, dont les ventes se maintiennent à des niveaux encore très élevés. »
La Sagesse des mythesMais que fait Fred Vignaux quand il ne dessine pas Thorgal ou Kriss de Valnor ? Il illustre les couvertures des albums des collègues, bien sûr !
C’est dans la collection La Sagesse des mythes que Fred exerce son art, avec pour cette année 2019 pas moins de 7 nouveaux tomes consacrés à la mythologie grecque, le tout sous la direction de Luc Ferry chez l’éditeur Glénat.
Source : La Sagesse des mythes chez Glénat
personnage humain ?
masculin ou féminin ? masculin
Anniversaire et prochain filmC’est aujourd’hui qu’Astérix fête ses 60 ans. A cette occasion, le journal suisse Le Matin vous a concocté un petit quiz en 20 questions sur notre sympathique héros. C’est à découvrir ICI sur Le Matin.
Guillaume Canet réalisera le prochain film consacré au célèbre Gaulois dont il enfilera la tenue en 2020. Son titre : « <i>Astérix & Obélix, l’empire du milieu</i> ». C’est à découvrir ICI sur Actua BD.
Prépublication chez dBDAprès Le Château des Animaux, Xavier Dorison continue sur sa lancée avec une sortie simultanée chez Dargaud d’Undertaker tome 5 et Aristophania tome 2 ce 31 octobre. De quoi faire la une des 2 publications de dBD !
Source: dBD Magazine
Nouveau personnage mystère à retrouver !
Faut pas être magicienne pour deviner ça, il suffit de regarder la couverture dessinée par Grzegorz !
Ah, c’est vrai qu’elle pratique à merveille l’humour noir ! Et en plus, elle apparait en même temps dans le jeu du personnage mystère. C’est Ralf qui va être content
Thorgal-BD a écrit
Je crois que j’ai besoin d’aller au bout, de terminer cela, pour pouvoir me tourner à nouveau vers d’autres choses. Tant pis pour vous les gens, il fallait choisir un meilleur webmestre.Ah mais on adore tes making of, et puis celui-ci concerne toujours bien Thorgal, même si c’est pour passer des heures pour choisir la déco du parchemin !
Eh oui Penny, il ne reste plus beaucoup d’endroits où pourrait se cacher cette étrange créature…
alors bravo à JoelJean qui a découvert le premier que c’était le personnage sympathique de La Mort dans « Au-delà des ombres » !
Thorgal-BD a écrit
Sacré dynamisme dans cette couverture ! La planche est bien réalisée, mais dégueu. Beurk.Cette planche n’est pas trop représentative de la série, le premier tome était en tout cas plus soft. Vivement que j’ai ce nouvel album en main !
- Ce sujet a été modifié le il y a 5 ans et 7 mois par Tjahzi.
Vente chez Christie'sCe dessin grand format (96 x 70 cm) de Thorgal et Aaricia est proposé à la vente ICI chez Christie’s.
Bande annonce du tome 22Et la couverture de l’album est toujours gardée secrète
Festival Quai des Bulles à Saint-MaloFred Vignaux rejoint dès demain le festival Quai des Bulles à Saint-Malo, où il retrouvera près de 600 auteurs durant 3 jours ! L’occasion de découvrir en avant-première le tome 37 et de recevoir une dédicace avec le nouveau Thorgal.
Et Xavier Dorison y sera présent en même temps que Fred ! Voici l’horaire des auteurs du Lombard :
Sources : Le Lombard & Quai des Bulles
sur Mitgard ?
De la race des Géants?
Apparaît uniquement dans la série principale?
Dans un one-shot?
La Horde du Contrevent tome 2Le coloriste Gaétan Georges voit paraître ces jours-ci deux de ses publications majeures : le tome 37 de Thorgal et le tome 2 de La Horde du Contrevent : L’Escadre frêle. Sorti il y a quelques jours, ce dernier remporte un vif succès en se plaçant en tête des meilleures ventes d’albums : https://www.bdgest.com/top/ventes
Voici la chronique de l’album sur BDGest :
« Depuis son plus jeune âge, Golgoth a dû lutter pour montrer sa valeur et ses talents de traceur. Cela explique son inflexibilité et son absence totale de tolérance lorsqu’il est question de leadership de la trente-quatrième horde. Pourtant, il n’en inspire pas moins le respect parmi les membres : il faut un caractère et une poigne d’acier pour diriger une entreprise aussi risquée. Pietro pourrait en témoigner mais il n’est plus et comme en contrepartie, Coriolis a été admise officiellement dans le pack, Sov se doit donc maintenant responsable de la cohésion du groupe. Lors de la traversée de la steppe, ils rencontrent l’Escadre frêle sur leur vaisseau, la Physalis. L’occasion est belle pour prendre du repos et s’amuser. Cependant, malgré la liesse ambiante, le doute s’insinue dans l’esprit du scribe : trop de regards obliques et de faux-semblants. Que veut vraiment la flotte fréole : les aider à aller de l’avant ou les enfoncer ?
Éric Henninot poursuit son excellent travail sur l’adaptation du roman d’Alain Damasio. Ce deuxième tome approfondit la découverte de ce monde complexe, non seulement par l’apparition de nouveaux protagonistes mais aussi en développant la psychologie des personnages existants. Les tensions sont toujours présentes au sein de la troupe et en dehors, avec d’autres ennemis potentiels et la Nature indomptable. L’intrigue se densifie, mettant en évidence l’opposition manifeste entre frivolité des partisans des airs et la détermination des Traditionnalistes, ainsi que la méfiance latente. Grâce à une construction habile et une narration possédant un certain lyrisme, la lecture se révèle relativement agréable et abordable.
La prouesse graphique de l’auteur se manifeste dans l’appropriation remarquable de cet univers difficilement palpable. Dès le premier tome, l’artiste a su lui donner corps avec des illustrations réalistes très dynamiques, des plans variés et une mise en page aboutie. La colorisation assez légère, presque transparente, traduit l’aridité des panoramas, tout en laissant respirer le trait.
Alors que les étapes antérieures se sont montrées extrêmement éprouvantes pour le collectif, le pire est encore à venir. Cette suite se hisse dans la lignée du précédent épisode. La horde du contrevent persiste et signe dans le registre des séries de grande qualité. »
Sources : Editions Delcourt & BD Gest
Oui, c’est bien lui. Et on retrouve dans le ciel Lémuri le visionnaire, une autre création récente de Giulio.
Édition spéciale FnacNidhogg?
Entremonde?
Asgard?
Thorgal-BD a écrit
D’après une autre rumeur, on annonçait un changement important dans la série : en effet, il semblerait que la cicatrice de Thorgal ait changé de côté. J’en ai d’ailleurs trouvé une preuve irréfutable.Ça me laisse pantois !
De son côté, Piotr Rosinski s’est fait une lecture bucolique de l’album parmi les couleurs automnales.
SPOILER !
Cliquer pour afficherCliquer pour afficherSource: FB de Piotr
Chuuutt… c’est moi qui fais circuler le bruit qu’il ne faut pas cliquer sur le lien viral du concours…
ami ou ennemi ? neutre
Série principale?
Humain?
Val en BullesGiulio de Vita est l’invité d’honneur du Salon de la BD « Val en Bulles ». Il a réalisé l’affiche de l’évènement qui se déroulera les 16 & 17 novembre à Valenciennes.
Source: Val en Bulles sur FB
Nouveau personnage mystère à découvrir
Posté 20 octobre 2019 à 23 h 59 en réponse à : Masterclass et entretiens avec Fred Vignaux Lien | CiterThorgal-BD a écrit
Si vous voyez passer un Punto rempli de BD, vous saurez de qui il s’agit.Tu crois qu’il reste du stock au fond du coffre ?
En couverture de Canal BDRalf, il faut que tu ailles jeter un coup d’oeil par là, tes droits d’auteur ont été bafouées :
http://www.thorgal.com/sujet/frederic-vignaux/page/4/#post-202218
La couverture du tome 37 selon Fred est reprise en première page du magazine Canal BD.
Infos : Canal BD d’octobre 2019
Deuxième planche de l'albumLe Figaro continue à publier et commenter chaque semaine une planche du nouvel album « Les Voiles écarlates« . Pour découvrir la deuxième planche et son analyse, c’est ici :
https://www.lefigaro.fr/bd/decouvrez-le-deuxieme-planche-du-nouveau-largo-winch-20191020
De mon côté, je vais arrêter d’aller regarder ces planches, je trouve que ça me gâche la sortie prochaine de l’album. A vous de retourner sur le site du Figaro si vous voulez continuer…
Hommages de Vlady et VanydaSveynnGagné !
Tu as retrouvé Sveynn-le-bâtard qu’on a découvert dans « La dent bleue ».
Premiers albumsEt voici les premiers exemplaires du tome 37 sur le bureau de Fred !
Source: Instagram de Fred Vignaux
Nils Hiansson?
mais on approche…
Sioban par Teng & MarquebreucqNouveau portrait de Sioban dessinée par Paul Teng et mise en couleurs par Bérengère Marquebreucq.
Dédicaces du tome 37 de ThorgalAh oui, c’est Ralf qui doit jubiler là !
Pour retrouver l’origine de cette fausse couverture du tome 37, c’est ICI !
Thorgal-BD a écrit
Petit mot pour vous dire que Fred sera en dédicace en novembre, certainement à travers la terre entière.Voici déjà quelques dates de dédicaces de Fred à travers la Terre de France !
- 25 au 27 octobre – Saint-Malo – Festival Quai des Bulles (Palais du Grand Large)
- 8 novembre – Paris – Librairie Bulles de Salon (Rue Daguerre)
- 9 novembre – Paris – Fnac (Forum des Halles)
- 22 au 24 novembre – Blois – Festival BD Boum (Place de la République)
- 30 novembre – Villemomble – Médiathèque Robert Calméjane (Grande Rue)
- 6 décembre – Strasbourg – Librairie Ca va buller (Rue du Fossé des Tanneurs)
- 7 décembre – Belfort – Librairie L’Olybrius (Rue des Capucins)
Ex-libris du tome 5 d’Undertaker en exclusivité chez BDfugue.
Ah, les libraires auront droit cette fois au chapeau d’Undertaker !
Sources : Twitter de BDfugue & FB de Ralph Meyer
ami ou ennemi de Thorgal et sa famille ? plutôt inamical
d’origine viking ?
Petrov?
Première planche de l'albumLe Figaro décortique la première planche du tome 22 ! C’est à découvrir ICI.
Découvrez la première planche du nouveau Largo Winch !
« Dans la dernière planche de l’album L’Étoile du matin, tome 21 signé Philippe Francq et Éric Giacometti publié en 2017, Largo Winch avait été laissé dans une fort déplaisante posture… Largo Winch allait-il s’en sortir? Attaqué de toutes parts, sa e-réputation en lambeaux, Largo s’était laissé enfermer en galante compagnie dans un super-ordinateur du nom de Jonas pour tenter d’empêcher le Groupe W de sombrer corps et âme. Cette sorte d’immense labyrinthe high-tech en forme de «trader du futur» capable de brasser dix milliards de dollars par jour, peut le ruiner en utilisant le «trading haute fréquence», une activité de l’ombre permettant de gagner en bourse avec des techniques sans scrupule…
Piégé à l’intérieur de Jonas (on aura noté la référence à la baleine du conte Pinocchio de Collodi) par une mystérieuse tueuse à sang froid, Largo tente désespérément d’empêcher cette opération. Mais le voilà prisonnier d’un couloir informatique, soudainement scellé, bientôt sans oxygène… Comme une souris prise au piège!
Le suspense est intenable. Et pourtant, la toute première planche du 22e tome Les Voiles écarlates (à paraître le 15 novembre) que nous dévoilons ici, prend le contre-pied total des attentes des lecteurs.
D’emblée nous découvrons une chanteuse pop (sorte de sosie de Rihanna) qui chante «Bad Largo» …
Sur le plan graphique, on identifie qu’il s’agit d’un clip vidéo. Bouche pulpeuse, posture glamour, la chanteuse se pâme. Dans la deuxième case Largo Winch apparaît dans un fauteuil royal, tenant d’une main, une représentation de la Bourse et de l’autre un gros cigare dont les volutes de fumée sont marquées du sigle d’un «$»… Une caricature manifeste du capitaliste à l’ancienne, totalement cynique et intéressé.
La troisième case met en scène la chanteuse susurrant «Krach me!» alors qu’une flèche d’indicateur boursier plonge vers le bas…
Le scénariste Éric Giacometti avoue s’être bien amusé sur cette introduction décalée: «Dans les précédentes aventures de Largo Winch, et ce depuis le début de la série, il y a toujours eu une page «Résumé», explique-t-il. La solution de facilité aurait été de faire le même type de page. Mais nous avons préféré casser les codes, tout en respectant le personnage. Là aussi il y a ce côté mise en abîme qui est très stimulant…»
Dans le deuxième strip, sur fond de logo FBI, on retrouve la belle chanteuse arborant désormais une casquette du FBI, le doigt accusateur, le micro près de la bouche, l’écharpe blanche immaculée au vent, chantant: «Oh my Largo Talk to me… I’m a silver girl… I’m a Winch silver girl…»
Le dessinateur Philippe Francq confie en souriant: «C’était en effet très amusant de commencer l’histoire de cette manière. C’est une manière innovante de mettre le lecteur dans le bain de l’histoire sans commencer par l’histoire directement, mais en en racontant une autre. Et c’est là qu’intervient ce clip, qui raconte une autre histoire. Ainsi, le lecteur se rend compte que c’est une vidéo et que Largo lui-même assiste à cette histoire dans l’histoire.»
La dernière partie de la planche utilise une image de Largo Winch tenant une arme en main, tirée du tome 21 (et qui lui a valu une sacrée mise à l’index sur les réseaux sociaux… ) Habilement, la pseudo-Rihanna chante: «Oh my Largo… Kill me…» Quand la jeune femme chante «Oh my Largo… Fly to me…», les lecteurs comprennent la référence à l’épisode où les Anonymous s’en sont pris à lui , et où il a dû fuir en grimpant sur le haut d’une pyramide mexicaine où l’attendait son ami Kaplan le pilote de jet…
Enfin, la dernière case qui montre la tour Winch sous la neige finit par mettre les points sur les «i»: «C’est le nouveau tube planétaire. Déjà 37 millions de vues…» et une autre personne de répondre: «Dommage que le groupe ne possède pas ce genre de plateforme vidéo. Ça laisse rêveur…»
En réalité, ce type de rêve s’apparente clairement à un cauchemar pour Largo Winch! »
Source : Le Figaro
Il serait intéressant d’étudier le profil psychologique de l’auteur au vu de ses dédicaces : refus de rester dans le cadre établi et refus de voir la réalité en face
un vrai rebelle
J’adore la psychologie de comptoir !
Interview sur BFM TVEntretien fort intéressant avec Xavier Dorison sur BFM TV. Il y parle de ses projets, de l’influence de Jean Van Hamme, de son expérience avec Thorgal, …
BD : qui est Xavier Dorison, le scénariste aux 3 millions d’albums vendus ?
Le Troisième testament, Long John Silver, Undertaker… Depuis ses débuts, il y a une vingtaine d’années, le scénariste Xavier Dorison a vendu plus de trois millions d’albums (dans une vingtaine de langues). Cet héritier de Jean Van Hamme revient en octobre avec la suite d’Undertaker et d’Aristophania et une nouvelle série, Le Château des animaux. Qu’il s’attaque au western, au récit fantastique ou à la fable animalière, son ambition reste la même : « créer ou reprendre des mythologies purement françaises. »
Xavier Dorison s’y est appliqué dans Le Chant du Cygne, sur les mutineries de 17, Aristophania, sorte de Harry Potter en Provence, ou encore Comment faire fortune en juin 40, un Ocean’s Eleven durant la drôle de guerre. « La France a dans son histoire beaucoup de mythologies dans lesquelles on pourrait puiser – le Moyen-Âge, le récit de cape et d’épée, la révolution, 14-18… – et on ne le fait plus. On a laissé à nos amis anglo-saxons le monopole des mythologies », déplore le scénariste, qui cite notamment l’exemple des Misérables adaptés en comédie musicale à Broadway puis au cinéma. Il poursuit :
« Je m’inscris dans une sorte de sursaut français pour dire que nous possédons aussi des mythologies qui peuvent parler au monde entier. En audiovisuel, on les a complètement abandonnés depuis longtemps. Il reste la bande dessinée pour défendre ces genres typiquement français. On a une approche spécifiquement française sur un certain nombre de sujets et il est temps de raconter nos histoires. Je pense que dans le siècle qui vient, avoir des mythologies aura une valeur et un impact énormes. Je n’ai pas envie de vivre uniquement dans un monde où on me raconte des histoires de super-héros qui gagnent parce qu’ils sont américains et ont des gros muscles »
Une ambition qu’il applique dans Le Château des animaux, sa nouvelle série. Xavier Dorison y rend hommage à un des romans anglo-saxons les plus célèbres, La Ferme des animaux de George Orwell, pour évoquer à travers une basse-cour la désobéissance civile. Ses personnages – des chats, des poulets et des rats – s’allient pour faire tomber leur tyran, le taureau Silvio. Cette thématique universelle s’inscrit dans une tradition historique dont les origines remontent à la Bible. « Jésus y pratique une forme de désobéissance civile et de non-violence, reprise ensuite par Thoreau, Gandhi », souligne le scénariste.
Des méthodes utilisées depuis en Afrique du sud, en Pologne, en Serbie, en Tunisie…« Ce qui est frappant, c’est que ça a marché. Simplement, il y a des fois où on a voulu le faire, comme en Syrie, et Bachar Al Assad s’est arrangé pour que ce mouvement ne tienne pas », explique-t-il, en précisant pourquoi il a choisi des animaux pour porter son propos : « Paradoxalement, plus on s’éloigne des humains dans la représentation, plus on arrive à quelque chose d’universel. On comprend bien que c’est une vérité intemporelle puisqu’elle n’est pas attachée à une réalité. »
L’ambition de Xavier Dorison n’est pas simplement de dire que la désobéissance civile peut fonctionner, « mais de le prouver sur quatre tomes » : « L’histoire a beau l’avoir prouvé un certain nombre de fois, quand vous parlez de désobéissance ou de non-violence, ça continue à susciter un certain nombre de ricanements. » Et c’est aussi beaucoup plus complexe à réussir : « C’est beaucoup plus dur de résister à sa propre violence que d’aller l’exprimer. »
Cette dimension politique est présente dans les autres séries de Xavier Dorison. Il y a eu HSE, « sur notre rapport au capitalisme et plus précisément au consumérisme. » Plus récemment, le western Undertaker, grand succès de librairie, est tout aussi politique, mais « de façon moins évidente ».
Le premier cycle, qui porte sur « la tension entre le moral et le légal », fait ainsi écho aux fameux 1% qui détiennent 99% des richesses de la planète. « Dans le deuxième cycle, on parle de l’utilitarisme et dans le nouveau, on s’intéresse aux personnes dont les valeurs ne s’adaptent pas au monde dans lequel ils sont. » En cela, Xavier Dorison est le digne successeur de Jean Van Hamme, capable comme lui au temps de XIII et Largo Winch de diluer dans des divertissements grand public des problématiques actuelles.
« C’est quelqu’un qui par son travail et sa personnalité a énormément compté pour moi. J’ai commencé mon apprentissage de scénariste avec et en regardant Jean Van Hamme. Quand j’ai commencé à apprendre mon métier, une des méthodes que j’ai employées a été de prendre ses albums, un papier et un crayon et de regarder comment chaque page était construite, des dialogues à la mise en scène. »
Comme Van Hamme, la comédie pure n’est pas son fort. « J’ai besoin d’évasion, d’une forme de fougue romanesque. » Comme Van Hamme, il écrit des scénarios très précis et a une appétence pour le dessin réaliste – « avec des nuances: certains sont plus dans la douceur, d’autres plus dans la force, certaines narrations sont très sur-découpées, d’autres plutôt classiques. » Comme Van Hamme, il lui incombe cette » énorme responsabilité » de choisir le bon dessinateur pour la bonne histoire. « C’est très dur. J’ai mis plus d’un an à trouver Félix [Delep], avec qui j’ai fait Le Château des animaux. En ce moment, j’ai un scénario sous le coude depuis janvier et je n’ai toujours pas trouvé de dessinateur. »
L’élève s’est dissocié du maître sur un seul point : Dorison connaît, lui, toute son histoire lorsqu’il débute une série. Un point fort pour mener à bien un projet, sauf lorsqu’on doit l’abandonner à contre-cœur. Un des rêves de Xavier Dorison était de travailler sur Thorgal, un des personnages cultes de Jean Van Hamme. Le rêve est devenu réalité en 2016. Malgré un album très réussi, truffé de références au mythique cycle de Qâ, il a rapidement quitté l’aventure, faute de pouvoir s’entendre avec le dessinateur de la série, Rosinski :
« Je suis un peu triste de ne pas avoir pu mener jusqu’au bout la vision que j’avais de l’évolution de ce personnage », déplore-t-il. » J’avais écrit la suite du Feu écarlate, qui chez moi s’appelait Les Naufragés du ciel. J’avais même écrit le synopsis du tome suivant. La vision que j’en avais allait être de plus en plus adulte, de plus en plus réaliste et ce n’était pas le désir de Rosinski. J’étais là pour servir Rosinski. Ce que je lui proposais ne pouvait plus le servir comme il l’entendait et j’ai préféré partir. Yann est beaucoup plus dans l’esprit de ce que voulait Rosinski. »
Dorison, au contraire, veut se diriger vers des récits de plus en plus violents – et malgré son plaidoyer pour la désobéissance civique. « Montrer la violence n’est pas soutenir la violence, c’est reconnaître le monde tel qu’il est », précise-t-il. Il partage cette vision avec Fabien Nury, lui aussi scénariste à succès de polars brutaux et de fresques politiques sur les événements polémiques de notre histoire, comme l’Occupation et la colonisation.
« La question à se poser est dans quelle mesure la violence est-elle la solution des problèmes », poursuit Xavier Dorison. « On peut croire que dans certaines histoires de guerre la violence est une solution. Ce que j’essaie de montrer en général, c’est que ce qui fait la victoire, c’est que le personnage a remporté une victoire non sur les autres mais sur lui-même. J’essaie de plus en plus – selon les genres – de ne pas confondre la violence et l’action. La violence, c’est court et horrible. Si on veut vraiment en parler, il faut en montrer les conséquences. L’action, c’est long et c’est presque un spectacle et c’est assez jubilatoire. Plus les années vont passer, plus je vais faire de récits violents et moins d’action. »
Source : BFM TV
L'enfant des étoilesUn projet (privé) de statue avec Thorgal enfant, conçu par Tsaber et réalisé par Epic_Statues.
Source : Tdsaber sur Instagram
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