Le royaume sous le sable
Poursuivant leur voyage vers le sud, Thorgal et sa famille rencontrent les membres d’une expédition, installés dans le désert. D’abord amicaux, les hommes du désert empêchent les Aegirsson de poursuivre leur route. Le trident imprimé sur leurs poitrines rappelle à Thorgal et Aaricia les démons du passé…
Nouveau tournant dans les aventures du balafré, cet album se lit agréablement… jusqu’à la page 45 ! Quelle déception que tous ces rebondissements amènent à une fin si rapide ! On peut comprendre le point de vue défendu par Rosinski dans Bodoï : il dit que ces albums « tout-en-un » permettent aux nouveaux lecteurs d’aborder plus facilement la série. Pour un jeune lecteur, découvrir la série au beau milieu d’un cycle peut décourager… Patienter un an ou deux pour lire la suite n’est pas non plus du goût de tout le monde. Mais que cette fin est décevante ! On pouvait espérer que l’album débuterait un nouveau cycle ! Dommage également que Thorgal se sorte si facilement du piège millénaire du labyrinthe.
Par contre, l’histoire est intéressante et éclaire d’un jour nouveau les origines du héros. Peut-être apprendrons-nous un jour qu’il fut prince d’Euphor ?
A la sortie en presse du CD musical de Thorgal, peu après la parution de cet album, un ex-libris reprenant la double page de Rosinski (p. 20-21) était offert. Les souvenirs de Thorgal et des siens y surgissent du passé, ranimés par la technologie atlante. C’est toujours un plaisir d’essayer de se souvenir de quels albums viennent les personnages. C’est aussi une spécialité du dessinateur : « L’enfant des étoiles » (couverture), « Les yeux de Tanatloc » (couverture et page 35), « La forteresse invisible » (couverture)…
Cet album était attendu depuis deux ans, temps qui a permis à Grzegorz Rosinski de travailler en couleurs directes sur le superbe album « Western » (collection « Signé », au Lombard). A peine le libraire a-t-il eu le temps de déposer l’album dans le bac que déjà, des critiques ont fusé de partout… On dit que la série est trop longue et aurait dû s’arrêter au 15ème ou au 21ème album, on entend que le dessin s’appauvrit, que le scénario n’avance pas. Chaque génération a sa version des faits, mais il reste une constante qui explique aussi la longévité de la série : Thorgal sait toujours se trouver de nouveaux lecteurs, un nouveau public, et Thorgal sait aussi plaire à beaucoup de ses « vieux » lecteurs, ne serait-ce que parce qu’ils aiment la famille Aegirsson ! Car au-delà de l’histoire, il y a surtout des personnages et un univers.
Certains albums sont clairement meilleurs que d’autres, mais on prend toujours autant de plaisir à suivre les aventures de notre viking.