Thorgal – 36 – Aniel
Mots-clés : Aniel, Grzegorz Rosinski, Thorgal, tome 36, Xavier Dorison, Yann
Ce sujet a 867 réponses, 34 participants et a été mis à jour par ralf, il y a 3 ans et 2 mois.
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Thorgal-BD a écrit
Il m’a fallu un peu de temps, mais je viens de poster la fiche album de « Aniel ». Ou plutôt, la seule partie qui manquait encore, la section « A propos ».Je n’ai pas souhaité écrire une fiche comme je le fais d’habitude. Généralement, mes fiches sont essentiellement consacrées à l’histoire, et je fais régulièrement des ateliers s’étendant un peu plus sur le dessin. Mais cette fois-ci, la fiche est entièrement, et uniquement, dédiée au dessin, à l’image, au cadrage, à la couleur. Je pense renouveler ce procédé pour d’autre fiches albums à l’avenir. Je veux bien avoir votre avis, savoir si vous trouvez que c’est intéressant, si c’est bien fait.
Super, j’adore cette façon d’attirer notre attention sur un détail, une couleur, des reflets… redécouvrir une case agrandie, se dire qu’un petit Thorgal schématisé par Rosinski sera toujours un Thorgal … chouette, mais court.
Très belle fiche qui confirme mon sentiment sur cet album: certaines cases sont superbes (du grand Rosinski à son meilleur) quand d’autres me laissent une impression d’inachevé. Et quand on enlève les dialogues quelle puissance dans le dessin! C’est pourquoi je range malgré tout Aniel dans les albums que j’ai aimé
Effectivement, les dessins ( les peintures ) sont magnifiques ( et ça donne encore mieux sur un écran d’ordi qu’imprimé dans un album ). C’est d’autant plus dommage que Rosinski s’est vu proposer cette histoire inepte, [BIP] et [BIP]… pour ce dernier album dessiné par lui.
On peut le relire 1 an après et garder la même goût de déception et d’exaspération qu’à la 1ère lecture. Une histoire sans aucune ambition ou innovation. Du pur boulot alimentaire pour Yann ( » Voilà, j’ai rédigé mon scénario et on passe rapidement à la suite car j’ai d’autres commandes qui attendent » ). Quand on sait qu’un album prend plusieurs mois de travail au dessinateur, le minimum est de créer une histoire digne des efforts qui seront déployés par l’illustrateur pour parvenir à réaliser les 46 ou 48 planches.
Mais bon, le niveau d’exigence de Yann n’est pas le même que celui attendu par les lecteurs…( la preuve, ses autres scénarios pour les séries dérivées ) ou n’est pas du tout équivalent à l’immense talent de Rosinski
Désolé, on en revient toujours au même débat… Les scénarios passent mais les albums restent. Témoignages immuables de la qualité de travail des uns et de la médiocrité des autres.
Edité par le webmestre.
Gabin « Un bon film c’est trois choses. Premièrement, une bonne histoire. Deuxièmement, une bonne histoire. Et troisièmement, une bonne histoire »
Yann : « Ah bon ?!? Ouf ! heureusement je fais de la BD ! »
Fitir a écrit
Gabin « Un bon film c’est trois choses. Premièrement, une bonne histoire. Deuxièmement, une bonne histoire. Et troisièmement, une bonne histoire » Yann : « Ah bon ?!? Ouf ! heureusement je fais de la BD ! »Excellent ! Et on peut ajouter : » Ouf ! Heureusement je fais de la BD ! Surtout en quantité mais pas en qualité. Et mon éditeur accepte tout en fermant les yeux car il n’ose pas me dire que ce que j’écris est nul »
thorgal-bdWebmestreAllons, soyons raisonnables, au moins sur les mots employés… Je viens d’en biper deux un peu plus haut.
Attention aussi aux attaques personnelles. Tout ceci n’est que de la BD, et surtout tout a été dit et largement dit sur cet album. Pour ma part, je suis passé à autre chose et je viens de prendre beaucoup de plaisir avec le tome 4 de l’intégrale noir et blanc, ou la semaine dernière avec la milliardième relecture de « L’île des mers gelées ».
Ralf ! Y a tellement de bons albums de Rosinski, il ne faut pas focaliser sur un seul.
J’ai pris un certain plaisir à relire « Aniel » effectivement, non pas pour l’histoire, mais pour la succession de tableaux, d’ambiances, de techniques. Au pire, voyez l’album comme un artbook.
Thorgal-BD a écrit
Allons, soyons raisonnables, au moins sur les mots employés… Je viens d’en biper deux un peu plus haut.Ho làlà,..; Le « méchant » Ralf, fan de Thorgal, a » encore » donné son avis ( sur ce dernier album ) et se fait tapper sur les doigts…
Vilain, méchant, ne recommence plus ! Désolé, j’ai relu mon message et je n’ai pas trouvé de propos déplacés ni injurieux. Et mon précédent texte était plus qu’élogieux pour Rosinski. Allé, OK, on va passer à autre chose.
Juste un peu d’ironie. Mais, indirectement, le travail remarquable autour du dessin souligne encore davantage la nécessité d’avoir de grandes histoires.
thorgal-bdWebmestrePas de problème pour l’ironie ou les avis, au contraire les gars. En plus la citation de Gabin va bien. Gabin c’est comme Thorgal, ses films les moins bons ne passent plus à la télé, et les meilleurs sont toujours diffusés et têtes d’affiche.
Disons que personnellement je ne suis pas dérangé par les critiques portant sur un dessin ou une histoire, mais je n’aime pas quand elles portent sur les personnes.
Est-ce que, pour Yann, bosser sur Thorgal est alimentaire ? Qui le sait ? Peut-être qu’il se passionne pour les histoires qu’il écrit, qu’il les apprécie, qu’il a le sentiment d’avoir bien bossé. Ou, peut-être qu’il fait ça juste pour l’argent avant de se tourner vers des sujets qui l’intéressent vraiment.
J’ai écouté un jour en festival un auteur très connu, chez un autre éditeur, que je ne nommerai bien sûr pas. Une pointure le gars. Il disait à l’un de ses camarades, en gros, que ce qu’il produisait depuis 10 ans dans sa série principale était de la m… mais que ça payait bien les factures et que ça lui permettait de travailler sur des projets plus sympas.
Bon ben ça m’a déçu, je les aimais bien ses BD, au gars. Je continue d’ailleurs à les acheter, mais avec une retenue dans la lecture, une sorte d’arrière-pensée pas nette quand je donne mes sous.Alors, dans quelle catégorie se range notre scénariste ? Je ne sais pas, aucun de nous ne sait. C’est pour ça que je préfère que la cible soit l’album plutôt que la personne.
Yann n’est pas en cause. Il se documente et ce qu’il fait est cohérent avec son travail sur d’autres séries. Son humour, tout le monde le connaissait. Personne n’a forcé l’éditeur à lui donner les clés et il est parvenu à boucler l’arbre en ramenant Thorgal à la maison avec sa famille. Merci, c’est mieux que rien. Simplement, c’est tout de même dommage d’avoir dû se contenter de si peu pour le dernier album de Rosinski. A moins d’un 37 extraordinaire, j’espère que Yann passera la main avec la satisfaction du devoir accompli. Mais bon, si X centaines de milliers de lecteurs continuent à acheter alors tant-pis pour les grincheux : tout va bien, cette série n’est juste plus pour moi.
Au pire, voyez l’album comme un artbook.
Non, ça je je n’y arriverai pas. J’ai essayé mais je ne suis pas suffisamment amateur de dessins et de peintures pour ça. Thorgal ce sont des dessins géniaux…au service d’une histoire passionnante.
Fitir a écrit
Thorgal ce sont des dessins géniaux…au service d’une histoire passionnante.c’est tout à fait comme ça que je vois Thorgal !
sans un des deux piliers, Thorgal vacille
et là ça tangue avec des scénarios aussi faibles !
Thorgal-BD a écrit
Il m’a fallu un peu de temps, mais je viens de poster la fiche album de « Aniel ». Ou plutôt, la seule partie qui manquait encore, la section « A propos ».Je n’ai pas souhaité écrire une fiche comme je le fais d’habitude. Généralement, mes fiches sont essentiellement consacrées à l’histoire, et je fais régulièrement des ateliers s’étendant un peu plus sur le dessin.
Mais cette fois-ci, la fiche est entièrement, et uniquement, dédiée au dessin, à l’image, au cadrage, à la couleur. Je pense renouveler ce procédé pour d’autre fiches albums à l’avenir. Je veux bien avoir votre avis, savoir si vous trouvez que c’est intéressant, si c’est bien fait.
A revoir ces quelques cases que tu as sélectionnées, en particulier celle ci-dessus, on peut se dire que Rosinski a un incroyable talent pour représenter les reflets sur l’eau.
Une autre qui m’a beaucoup plu est celle-ci. La luxuriance de la jungle qui dévoile le temple en pierre rappelle les plus belles planches du cycle de Qâ.
L’analyse est très intéressante, on ressent malgré tout un manque en n’abordant pas le scénario d’« Aniel ». Mais que pourrait-on en dire d’intéressant, bien peu de choses en fait…
thorgal-bdWebmestreOui, désolé.
J’ai passé beaucoup de temps, et consommé pas mal d’énergie et de connexions neuronales, à réaliser des fiches albums très complètes pour les divers albums des quatre séries des Mondes de Thorgal. Généralement 2 à 3 semaines de lecture, d’analyse, d’écriture, d’illustration et de programmation.
A un moment, mes synapses ont dit stop, les infos ne passaient plus. Alors j’ai commencé (côté négatif) à accumuler les albums non fichés et (côté positif) à réaliser de vraies belles fiches, je crois, pour les albums « cultes ».
Je pense que cette nouvelle approche va me permettre de compléter le site avec un peu d’efficacité : ça me libère du temps pour les albums Rosinski-VH qui sont encore en attente (il y en a beaucoup !), et je ferai des fiches plus rapides mais quand même intéressantes et jolies pour les autres. Je compte compléter ainsi rapidement les 6 fiches Louve-Jeunesse qui manquent à l’appel, puis certainement les futurs albums de Thorgal. Les derniers albums de Louve et de la Jeunesse auront quand même droit à un bonus de fin de série.
A noter, la série Kriss a eu droit à des fiches complètes pour tous ces albums. Une de faite !
Je pense que cette fiche est totalement pertinente. C’est le dernier album de Rosinsky, lui rendre tous les honneurs n’est que justice .
Très belle fiche, cela permet d’apprendre des détails qui passaient inaperçus. Et cela met en valeur de très belles cases .
Pour les fiches : Très, très beau travail ! Je sais grincer des dents, mais je peux aussi reconnaitre quand quelque chose de positif prend forme. La mise en valeur des cases de Rosinski est un moyen génial pour mettre l’accent sur l’incroyable talent de Rosinski ( Là dessus, on est tous d’accord : C’est un dieu de la peinture et de l’illustration ).
A ce sujet, ( et pour ceux qui comme moi lisaient Thorgal dans le journal Tintin au début des années 80 ) qui se souvient encore de ce qu’il a ressenti en découvrant cette planche….? ( voir ci-dessous ) Je pense que c’est mon album préféré ( avec le Pays Qâ, Les Yeux de Tanatloc et La Cité du Dieu Perdu ). Une époque où Thorgal prenait part à des conflits épiques ( Les vikings, Galathorn, les barons de Brek Zarith : tous contre Shardar ) et où Thorgal prenait la forme d’une grande SAGA… ( Et tout cela grâce surtout aussi au génie de Jean Van Hamme qui savait vraiment surprendre les lecteurs au niveau du suspens avec, par exemple, la scène inoubliable où Jorund se fait aspirer dans la montagne d’or… ) . Pourquoi n’avons nous plus des albums de ce niveau…? Les bons albums se relisent. Je n’ai relu aucun des 10 derniers albums…. Aucun.
Fitir a écrit
Gabin « Un bon film c’est trois choses. Premièrement, une bonne histoire. Deuxièmement, une bonne histoire. Et troisièmement, une bonne histoire » Yann : « Ah bon ?!? Ouf ! heureusement je fais de la BD ! »AH excellent ! et c’est avec des bonnes idées à l’emporte pièce qu’on fait les bonnes blagues … parce qu’on est tous d’accord le bon cinema n’est pas si facile à résumer.
Vince a écrit
Fitir a écrit Thorgal ce sont des dessins géniaux…au service d’une histoire passionnante.Et bien moi finalement je pense que j’ai acheté Aniel sans l’ombre d’un doute : je suis d’abord une passionnée de dessin. Mais comme c’est de la BD c’est bien-sûr insuffisant. Et malheureusement je crois qu’en BD on trouve plus de bons dessinateurs que de bons scénaristes, à mon avis. D’où les Malheurs de Thorgal.
Thorgal-BD a écrit
Disons que personnellement je ne suis pas dérangé par les critiques portant sur un dessin ou une histoire, mais je n’aime pas quand elles portent sur les personnes.Je suis d’accord. Et comme je dis souvent : on ne connait pas la vie des gens. Savoir si Thorgal est un job alimentaire ? euh, ça va il y a pire au niveau éthique comme boulot alimentaire …. ( j’sais pas … vendre des touillettes à café en plastique par exemple … ou proxénète !). Bref notre scénariste a le droit de se tromper dans ses choix scénaristiques, nous le droit de critiquer ces choix, voilà point barre. Surtout que personne ne nous oblige à acheter …
Alors je t’avoue que j’ai un peu tiqué en lisant ton message . C’est-à-dire que je ne suis pas d’accord sur deux choses :
– Personne ne nous oblige a acheter. Je suis d’accord mais cela n’excuse rien.
– Il y a pire niveau éthique. Bien sûr, mais encore une fois, cela n’excuse et ne justifie rien.
Je peux comprendre qu’avec ces deux phrases, ton intention soit d’appeller à un débat tranquille et éloigné des tensions et de la polémique et je suis bien d’accord là-dessus.
Mais demander des réactions calmes et courtoises ne doit pas dériver vers une relativisation.
Concernant les critiques envers la personne… Je pense que cela devient délicat lorsqu’on critique les dire de ladite personne. A-t-on le droit de critiquer ce qu’une personne affirme à partir du moment où cela présuppose quelque chose de négatif pour la série Thorgal ? Je pense que oui. A-t-on le droit d’en déduire des caractéristiques sur la personne en elle-même ? Non, bien sûr que non. Il faut garder à l’esprit que l’on ne doit que critiquer les actes, mais jamais juger la personne en elle-même. Mais il est vrai qu’il est parfois compliqué de faire la part des choses.
Thorgal-BD a écrit
J’ai écouté un jour en festival un auteur très connu, chez un autre éditeur, que je ne nommerai bien sûr pas. Une pointure le gars. Il disait à l’un de ses camarades, en gros, que ce qu’il produisait depuis 10 ans dans sa série principale était de la m… mais que ça payait bien les factures et que ça lui permettait de travailler sur des projets plus sympas.
Bon ben ça m’a déçu, je les aimais bien ses BD, au gars. Je continue d’ailleurs à les acheter, mais avec une retenue dans la lecture, une sorte d’arrière-pensée pas nette quand je donne mes sous.Alors, dans quelle catégorie se range notre scénariste ? Je ne sais pas, aucun de nous ne sait. C’est pour ça que je préfère que la cible soit l’album plutôt que la personne.
Concernant cette anecdote, mon opinion personnelle est très simple : si ce scénariste est créateur de la série, il est en droit d’en faire ce qu’il souhaite. Il se repose sur ses propres lauriers… Mais ce sont SES lauriers.
S’il est juste repreneur mais qu’il pense sincèrement que la m… qu’il produit est du même niveau que celle de son prédécesseur… Je pense qu’on ne peut pas vraiment lui reprocher quoi que ce soit.
Par contre, s’il s’agit d’un repreneur et qu’il est conscient de faire de la m… et qu’en plus il est conscient que son prédécesseur faisait du bon travail et qu’en plus il ignore sciemment le mécontentement du lectorat… Alors je le dis : je pense qu’il y a un problème éthique et moral.
Mais je ne peux pas savoir si c’est le cas de Yann.
AH excellent ! et c’est avec des bonnes idées à l’emporte pièce qu’on fait les bonnes blagues … parce qu’on est tous d’accord le bon cinema n’est pas si facile à résumer.
Une idée à l’emporte pièce ? Il me semble que Gabin faisait preuve d’humilité et relativisait son propre rôle dans cette citation. Il voulait dire qu’au cinéma, il faut d’abord avoir quelque chose à raconter. La matière première « histoire » s’inscrit dans la durée. Le jeu des acteurs, la technique etc. tout ça c’est important mais si tu n’as pas une bonne histoire, ça ne suffit pas. Au fil du temps, N versions de Cyrano de Bergerac seront tournées pour bénéficier d’une mise en scène plus moderne, des acteurs du moment etc. mais l’histoire demeure. L’histoire vit souvent par elle-même en tant que roman, pièce de théâtre…
En BD, c’est différent mais j’ai évolué récemment sur le sujet, en fait depuis la relecture en commun. Avec un dessinateur moins doué que Rosinski, la série aurait sans doute eu beaucoup moins de succès c’est certain. Mais je pense qu’avec des scenarii de la trempe de ceux des 20 premiers albums, j’aurais apprécié les albums même si les dessins avaient été (un peu) moins bons.
Pour l’avenir de Thorgal, je donne à présent encore plus d’importance au scénariste qu’au dessinateur. Pour faire clair, si un membre du duo Van Hamme/Rosinski avait abandonné après « Alinoë », je pense que les Archers par Van Hamme-Vignaux, ça aurait été mieux que XXX par YYYY (Yann/Sente etc.)-Rosinski…
Thorgal-BD a écrit
Disons que personnellement je ne suis pas dérangé par les critiques portant sur un dessin ou une histoire, mais je n’aime pas quand elles portent sur les personnes.Thorgal-BD a totalement raison. Je n’aurais pas du émettre de critique(s) dirigée(s) personnellement vers le scénariste Yann. Je l’ai fait à plusieurs reprises et ce n’était absolument pas justifié, ni fairplay de ma part. Tardivement, je souhaiterais m’en excuser. Comme également précédemment dit, personne ne m’oblige à acheter les albums… Fan de la 1ère heure de Thorgal ( j’ai commencé en 1978… J’ai interviewé Van Hamme et Rosinki à la fore du livre de Bruxelles en 1983 ou 1984 ), c’est ma grande déception des derniers livres ( avec, en apothéose, Aniel ) qui m’a fait déraper dans mes propos. J’ai laissé ma passion prendre le pas sur la raison. Tout ceci n’est jamais « que » de la BD. Et j’ai eu tendance à l’oublier. Je promets de faire preuve de plus de discernement dans mes propos si je venais à nouveau à poster un texte sur ce Forum. Tout comme vous tous, j’attends avec impatience de voir de quoi sera faite la prochaine aventure de notre viking préféré. Donc, je reste optimiste. ( Et je continue à vénérer Rosinski avec la même ferveur qu’avant. ) Merci de m’avoir lu. Et encore mille excuses. Bon weekend.
Mmmhnnnn pour ma part j’ai un autre avis encore. Je pense que l’on peut distinguer: l’oeuvre, la personne-auteur (l’auteur) et la personne physique.
Bien sûr il ne faut jamais juger la personne, en tant qu’être humain, mais l’on peut tout à fait juger la personne-auteur: dans l’univers de Thorgal quand l’auteur est « Yann », l’histoire est toujours mauvaise. C’est un constat. Je pars de différentes œuvres (les albums Thorgal, les albums ‘la jeunesse », etc) et je constate que quand l’auteur Yann travaille dessus ça ne marche pas bien. Donc en tant qu’auteur, il n’est pas adapté à cette oeuvre. Et la personne? Il est sûrement très sympathique, mais le travail fourni non.
On dira ce que l’on veut, mais les clients ce sont nous. Si la qualité du produit ne nous convient pas, on est en droit de se plaindre de ceux qui le fabriquent.
D’aucuns rétorqueront qu’une BD n’est pas un produit comme un autre, c’est une Oeuvre, etc. Alors OK, mais une oeuvre artistique est indissociable de son créateur. Si la personne passe devant l’auteur, alors la critique faite envers l’auteur doit être acceptée par la personne.
Et Thorgal n’est pas une série comme les autres. Yann n’en est pas le créateur, mais le repreneur. Il s’engage donc à en reprendre aussi les codes, et à donner le meilleur pour faire avancer la série.
Yann et Surzhenko ont sorti 14 albums de Thorgal en 7 ans. Je n’appelle plus ça de la création. Juste de la production à la chaîne…
Savez-vous ce que Yann – là je parle bien de l’auteur – a sorti un jour en interview ?
Qu’il était content de produire du Thorgal, parce qu’il savait que ça resterait plus longtemps sur les rayons que ses autres productions…
Ce qui aurait été bath, c’est que Kriss arrive avec une nouvelle coiffure à la zazou pour faire un clin d’œil à l’album 10. Là, Thorgal plante Aaricia et part avec Kriss afin de s’établir dans un pavillon sur la côte. Yarilo arrive, coiffure à la brosse très militaire, et provoque Thorgal, ce hippie, dans un duel spatial consistant à s’empiffrer de salsifis. Thorgal triomphe mais décide de se mettre en couple avec Petrov. Yarilo s’enfuit en utilisant Muff comme monture. Le chien a enfin retrouvé la famille, une nouvelle série dérivée intitulée « Les vagabondages de Muff » est lancée afin de raconter ses pérégrinations. Un grand banquet est enfin organisé avec des oiseaux-terreur à la place des sangliers.
- Ce sujet a été modifié le il y a 5 ans et 6 mois par Fitir.
Hello,
Plutôt que de me plaindre des scénarios actuels, j’ai préféré écrire le mien:
Fitir a écrit
Ce qui aurait été bath, c’est que Kriss arrive avec une nouvelle coiffure à la zazou pour faire un clin d’œil à l’album 10. Là, Thorgal plante Aaricia et part avec Kriss afin de s’établir dans un pavillon sur la côte. Yarilo arrive, coiffure à la brosse très militaire, et provoque Thorgal, ce hippie, dans un duel spatial consistant à s’empiffrer de salsifis. Thorgal triomphe mais décide de se mettre en couple avec Petrov. Yarilo s’enfuit en utilisant Muff comme monture. Le chien a enfin retrouvé la famille, une nouvelle série dérivée intitulée « Les vagabondages de Muff » est lancée afin de raconter ses pérégrinations. Un grand banquet est enfin organisé avec des oiseaux-terreur à la place des sangliers.
Excellent scénario. Mais qui fera le rôle du barde pendant le banquet?
Ah oui mince, c’est une question épineuse. Un personnage amusant qui casse les oreilles ? J’hésite, cela mérite un débat.
Fitir a écrit
Ah oui mince, c’est une question épineuse. Un personnage amusant qui casse les oreilles ? J’hésite, cela mérite un débat.Je viens seulement d’y penser: le premier « métier » de Thorgal c’est scalde. Et d’après Aaricia il chante faux.
Oui, Thorgal serait un bon choix symbolique, ça fait un petit moment qu’il ne participe pas à la fête de toute façon.
Fitir a écrit
Une idée à l’emporte pièce ? Il me semble que Gabin faisait preuve d’humilité et relativisait son propre rôle dans cette citation. Il voulait dire qu’au cinéma, il faut d’abord avoir quelque chose à raconter. La matière première « histoire » s’inscrit dans la durée. Le jeu des acteurs, la technique etc. tout ça c’est important mais si tu n’as pas une bonne histoire, ça ne suffit pas.En fait je pense sincèrement que le cinéma est beaucoup moins un art littéraire que le théâtre et que certains Road Movies américains ne sont pas servis par des histoires époustouflantes. Et j’aime bien les road movies. Le cinema est pour moi aussi un art plastique, et j’ai vu des films qui m’ont marqué pour autre chose que l’histoire ; les Kusturicas par exemple. Des films asiatiques m’ont fait fortes impressions au niveau artistique aussi, pas forcement par le scénario. Mais je suis très visuelle à la base. Ensuite le cinema occidental est marqué par la tradition du réalisme (Bazinien) donc l’importance de l’histoire, avec un montage réaliste qui doit se faire oublier. Dans un héritage plus proche du cinema d’Eisenstein (le cuirassé Potemkine) le montage est plus expressif, la narration pure peut s’effacer derrière l’expressionnisme. (un peu comme si on comparait un portrait réaliste du XVII eme avec un Picasso, le Picasso raconte autre chose qu’un simple visage ). Après sinon je n’ai rien contre Gabin, en plus je ne suis pas très cinéphile, justement parce que je trouve que souvent soit le scénario me gonfle (films d’actions, films franchouillards style petits mouchoirs et Cie), soit le scenario est top mais le finalement que propose le cinema de plus qu’un livre ? et dans ce cas je préfère lire un livre et imaginer les images.
Exemple : J’ai acheté la BD L’enfant et la rivière sortie aux éditions Sarbacane cet hiver. ce livre est magnifique, je me fous de l’histoire, elle est banale, ce qui est intéressant c’est l’expression de cette histoire, en fait les illustrations me procurent une émotion suffisante ….
thorgal-bdWebmestrePour ma part en BD j’ai toujours privilégiė le scėnario, à la fois pour l’histoire qui est racontée et pour la construction des personnages. Ça m’a permis par exemple d’apprėcier du Bourgeon, notamment « Les passagers du vent », sans être trop fan du style.
Mais paradoxalement, je ne jette un oeil à l’histoire que si le dessin me fait ouvrir l’album. En ce moment je lis « Maus » de Spiegelman, bon, avec les dessins un peu moches et animaliers, j’ai peinė à attaquer.
Chez Thorgal, j’ai vraiment besoin que les personnages ressemblent aux originaux, sinon j’ai du mal. Mais au final, quel que soit le dessin, si l’histoire ne fait pas mon affaire, pas possible de continuer.
Je fonctionne un peu de la même façon. Quand je découvre une nouvelle série, je jette d’abord un œil au dessin avant d’acheter. Puis si le scénario ne me plait pas, je ne continue pas, même si le dessin m’a plu.
J’ai lu Maus il y a quelques années. Il m’a aussi fallu du temps pour m’habituer au dessin, mais ensuite j’ai apprécié l’ensemble, même si c’est évidemment un sujet extrêmement dur et qu’on n’en sort pas indemne.
Je ne suis pas cinéphile non plus. Enfin j’aime bien voir un film mais je n’y connais rien donc je ne peux pas dégager le côté créatif et artistique du reste, de ce qui est utilisé dans les pubs. Je peux admirer la technique comme tout le monde mais impossible de distinguer ce qui relève de l’art. Du coup, je me limite à l’avis de Gabin : « Raconte-moi une bonne histoire même si tu n’as rien créé au niveau du cinéma ». Je crois que c’est une vieille discussion et une source d’incompréhension entre les vrais cinéphiles et le grand public lambda. Les Tontons Flingueurs n’avaient pas eu bonne presse parmi les critiques et pourtant je préfère revoir les Tontons Flingueurs qu’A Bout de Souffle. Je fais partie du grand public lambda.
Concernant Thorgal et plus précisément cet album, je me disais avant de le lire « Si les personnages sont globalement épargnés alors ce sera suffisant. Même avec une histoire banale, les dessins de Rosinski emporteront tout. » Mais finalement non, je suis seulement soulagé de ne pas avoir découvert une nouvelle catastrophe mais ce n’est pas ça que me donnait la lecture d’un nouvel album de Thorgal. Je n’ai pas retrouvé ces mille petites choses qui me plaisaient dans les albums scénarisés par Van Hamme. Je n’en retire rien de plus qu’après avoir vu un feu d’artifices, . Peut-être que j’aime trop les anciens albums pour pouvoir apprécier ces nouveaux albums, il n’y parfois pas besoin de grande explication
Les jumeaux de ZharAucun rapport, mais en relisant cette cata (je dis « cata » pour ne pas dire sous-merde, oups zut ! Je l’ai dit ! ^^ d’album 36, je me suis dit qu’il aurait été un poilichon meilleur si le nom des jumeaux avait été interchangé.
Si vous relisez attentivement tout ce qui les concerne, toutes choses étant égales par ailleurs (c’est-à-dire très bas, on est bien d’accord), il semblerait plus judicieux que ce Zajkar qui soit parti chercher du renfort et Zarkaj qui soit resté.
- Zim parle du « prince Zajkar ». Ce titre cérémonieux ne ferait-il pas davantage sens s’il s’appliquait au jeune potentat futile et distant plutôt qu’au « grand frère » qu’elle connaît depuis toujours et avec qui elle a grandi dans la mangrove ?
- Zajkar ayant toujours vécu avec elle dans la forêt, pourquoi se serait-il soudainement piqué de lui apprendre la langue de Thorgal après le départ (censé être sans retour) de celui-ci ? Ne serait-il pas plus logique de penser que c’est là une idée de l’autre frère, qu’elle ne fréquente que depuis récemment, après les événements du Mal bleu ?
- Les dialogues mis dans la bouche de Zajkar ne sonneraient-ils pas plus juste si c’est Zarkaj qui les prononçait ? Il y a en effet beaucoup de « moi, je » là-dedans (« MON palais », etc.) et les Myrms sont plutôt évoqués comme « eux » que comme « nous » dans ses propos. Bref le prince resté sur place me semble bien cynique sur sa déchéance et méprisant envers son camp (y compris envers son frère) pour correspondre à Zajkar.
- Zarkaj à son retour parle en revanche de « NOTRE père », ce qui est beaucoup plus inclusif.
- Moins significatif à mon sens mais citons-le tout de même : leurs blessures respectives. Le prince resté a été touché à l’oeil (est-ce à dire à distance ? par une pierre ou une flèche, peut-être ?) alors que le prince parti a eu le bras carrément tranché, ce qui semble davantage évoquer un combat au corps-à-corps bien badass où je verrais davantage Zajkar le courageux paria survivor que Zarkaj le bellâtre amolli et lâche du Mal bleu.
Qu’en pensez-vous ?
Sans parler que l’idée d’aller chercher du renfort paraît statégiquement plus fûtée que de rester se faire tailler en pièce pour la gloriole. Ça ressemble encore à une idée à la con de prince de pacotille plutôt que de chef de guerre avisé.
Très intéressant !! C’est un détail mais c’est justement le genre de détail qui donne du relief aux personnages. J’aime beaucoup ta proposition.
C’est d’ailleurs cela, une bonne histoire qui est plaisante à lire. Une histoire où, à la seconde lecture, on commence à repérer les petites touches qui nous avaient échappées et qui enrichissent le monde. On se rend compte avec plaisir que « tout n’est pas aussi simple ».
Quel dommage que cela ne soit pas canon. Cela aurait apporté un point positif à cette lamentable histoire.
Je ne sais pas je ne lis pas leurs noms… Tellement bizarres et se ressemblant que pour moi ce sont les deux mêmes.
thorgal-bdWebmestreOui, parce qu’ils ont été inventés au départ pour tout autre chose. Dans « Le mal bleu », la gémellité servait l’histoire.
Je n’ai pas bien compris, pour ma part, pourquoi l’un des deux jumeaux était perdu dans la forêt. J’ai cru que les Amazones avaient pris le contrôle du pays, mais en fait elles étaient juste venues ennuyer l’un des princes pendant ses vacances dans un palais perdu au cœur de la jungle.
Mais comme Darek et Ileniya étaient là aussi, on peut aussi simplement voir toute l’histoire comme un prétexte, à mi-parcours, pour échanger quelques compagnons contre quelques autres. L’objectif de l’album était de ramener Darek et Lehla, mais sans Salouma, et la jungle de Zhar est simplement le carrefour où l’échange est acté.
Thorgal-BD a écrit
Mais comme Darek et Ileniya étaient là aussi, on peut aussi simplement voir toute l’histoire comme un prétexte, à mi-parcours, pour échanger quelques compagnons contre quelques autres. L’objectif de l’album était de ramener Darek et Lehla, mais sans Salouma, et la jungle de Zhar est simplement le carrefour où l’échange est acté.Heureusement que l’on compte sur le « ça alors, quelle chance! » pour cet échange.
Fitir a écrit:
Ce qui aurait été bath, c’est que Kriss arrive avec une nouvelle coiffure à la zazou pour faire un clin d’œil à l’album 10. Là, Thorgal plante Aaricia et part avec Kriss afin de s’établir dans un pavillon sur la côte. Yarilo arrive, coiffure à la brosse très militaire, et provoque Thorgal, ce hippie, dans un duel spatial consistant à s’empiffrer de salsifis. Thorgal triomphe mais décide de se mettre en couple avec Petrov. Yarilo s’enfuit en utilisant Muff comme monture. Le chien a enfin retrouvé la famille, une nouvelle série dérivée intitulée « Les vagabondages de Muff » est lancée afin de raconter ses pérégrinations. Un grand banquet est enfin organisé avec des oiseaux-terreur à la place des sangliers.
J’aurais payé cher pour voir ça!…
Je me suis décidée à relire cet album (c’est la faute d’Isis) pour trouver Ilyiena que je n’avais même pas captée en première lecture. Je l’ai d’ailleurs trouvée, mais nulle part, elle ne donne son nom. Ce qui ne change rien, elle ne peut pas être quelqu’un d’autre, elle est trop reconnaissable. Énième piste ouverte par Yann . Pourquoi la ressusciter ? Bientôt, on va revoir Gandalf ou Ewing.
Vu que je savais très bien ce que j’allais lire et que cette lecture était fonctionnelle (la recherche d’Ilyiena), je n’ai pas ressenti la même déception qu’à la découverte, j’ai profité du coup de quelques beaux passages graphiques.
Cela-dit, ça ne changera pas mon avis sur cet album. Il est mauvais et même en faisant une lecture distante (c’est à dire la moins émotionnelle possible), les défauts sont là et quelques plaisirs graphiques ne peuvent pas les masquer.
J’ai lu le débat entre vous (enfin plutôt juste les trois dernières pages du sujet) sur où est la faute, à qui l’imputer ? Pour moi, c’est simple, c’est une faute collégiale. Tous les intervenants dans l’après Van Hamme ont leur part de responsabilité.
– Le directeur de collection et Le Lombard qui n’ont jamais semblé vouloir faire leur travail. A ce propos, il faut se rappeler que Sente, au moment de la reprise, était à cette fonction et qu’il s’était choisi lui-même, ce qui est déjà hautement discutable et n’aurait pas dû être permis. Il est resté tant qu’il a pu avant que la direction du Lombard se décide à le débarquer. Mais à la fonction, le ou les suivants n’ont pas fait mieux. Ils ont pris Dorison et Mariolle pour les laisser partir alors que, enfin, les critiques partaient vers du positif. Ont-ils voulu plaire au maître ? Ont-ils eu peur de fâcher le maître ? Cela-dit, je peux comprendre qu’à choisir entre le maître et les nouveaux scénaristes, il n’y avait pas vraiment de choix. Passons, mais que font-ils ensuite ? Ils adoubent Yann qui pourtant est fort décrié. Bah, qu’importe, le maître aime bien ce qu’il fait. Encore une fois, on pourrait y lire en sous-texte que la starification de Rosinski empêche de prendre les décisions qui s’imposent. Mais ce n’est pas tout, il est plus que visible que personne ne relit au Lombard, autrement, « Aniel » n’aurait pas été aussi mauvais. Je suppose qu’en tant que grosse structure, Le Lombard possède des relecteurs (en tout cas, ayant les moyens, ils devraient). « Aniel » n’est-il pas passé entre leurs mains ? Ou ont-ils été incapables de voir sa médiocrité (et dans ce cas faut changer l’effectif) ? Vu les critiques négatives incessantes sur Thorgal, le directeur de collection se devait de suivre ça de près, on peut se demander s’il l’a fait. Et s’il l’a fait, les questions qu’on peut se poser sont : est-il capable de juger de la qualité d’ un album ? Ou, s’il en est capable, a-t-il la force de caractère pour s’imposer face aux auteurs, quel qu’ils soient, star ou pas ? Toujours est-il que quoiqu’il se soit passé, jamais « Aniel » n’aurait dû passer ce filtre. Et pour bien finir le tableau, après l’échec retentissant de « Aniel », ils se contentent d’une petite tape sur les doigts de Yann, sans oser ou même vouloir faire ce qu’il faut. Ah oui, n’oublions pas non plus leurs changements d’idées en ce qui concerne la destinée des héros dès le premier tome de la reprise pénalisant ainsi dès le départ Sente qui n’avait pas besoin de ça (il n’avait besoin de personne pour se pénaliser).
– Les scénaristes. Tous ont leur part de responsabilité. Ne déifiant personne, je commencerai par Van Hamme. Il a voulu arrêter, se sentant au bout de ce qu’il pouvait raconter sur Thorgal, je respecte et je trouve même ça admirable de faire ce choix plutôt que de risquer de diminuer la qualité. Par contre, Thorgal est son bébé, la série qui l’a lancé, celle qui lui a permis de se consacrer à la bd, je trouve qu’il l’a abandonnée à son sort. Il aurait très bien pu garder ses droits ou juste un droit de veto sur les scénarios. Mais non, il est parti genre « c’est plus mon problème ». Alors peut-être a-t-il été un peu naïf, trop confiant, mais au final, ça ne change rien, s’il avait gardé un œil sur Thorgal, on n’aurait pas connu une telle dérive scénaristique. Sente, celui qui s’est intronisé lui-même héritier. On pourrait passer sur cette manœuvre discutable s’il avait convenu. Mais ça n’a pas été le cas. On pourrait passer sur ça aussi s’il avait été capable de le reconnaître, mais là non plus, ça n’a pas été le cas. Il s’est accroché jusqu’à être viré. En plus de ça, il a embauché Yann et n’a pas été plus capable de voir que ça ne collait pas. En plus de ça, il s’est mis en tête de gérer un projet pharaonique étalé sur trois séries qui s’interpénétraient sans être capable finalement de le gérer, laissant passer toutes les incohérences possibles (faute que j’attribue autant à lui qu’aux autres scénaristes, qu’au Lombard, mais lui s’était intronisé chef des mondes, il avait donc la responsabilité première de veiller à la cohérence) enlisant la série dans un bordel pas possible. Yann, au début, le fait qu’il ne convenait pas à d’abord été éclipsé par l’incompétence de Sente, pourtant, il était déjà visible dès le début que quelque chose clochait, son style porté sur l’humour et les jeux de mots ne s’accordant pas au canon thorgalien. Mais la grosse faute de Yann a toujours été de se foutre royalement de la cohérence. Et pas qu’une seule fois, et pas que pour un aspect, ça portait sur la chronologie, la psychologie des personnages, les dialogues, les objets, les faits. Sans oublier qu’il s’est montré tout aussi incapable de gérer le côté émotions. Et qu’il se sent obligé dans quasi tous ses albums de ramener quelque chose ou quelqu’un du passé van hammien. Et lui, pareil, n’est pas capable de (ou ne veut pas) reconnaître qu’il ne convient pas. Passons à Dorison. Si celui-ci a fait montre de plus de qualités que les deux précités, il n’est pas non plus exempt de responsabilité dans le problème. Passons sur les bateaux volants, grosse erreur scénaristique (ils en ont tous fait). Mais quand on reprend une série avec un tel passé que Thorgal, quand on sait que le co-créateur tient à avoir son mot à dire sur le scénario (puisque Rosinski l’a dit qu’il surveillerait l’après Van Hamme), on sait qu’on aura des contraintes, qu’on ne sera pas totalement libre, qu’il y aura des choses à respecter et d’autres à accepter (je rappelle qu’il songeait à tuer Aaricia en plus d’Aniel, donc qu’il voulait changer le canon thorgalien pour faire de Thorgal autre chose). Mais non et quand il est confronté à cette réalité, il s’en va. Si on veut faire ce qu’on veut, on ne vient pas sur Thorgal qui a des codes bien établis.
– Rosinski. J’ai une grande admiration pour son travail graphique. Il a sa part non négligeable dans mon amour pour Thorgal. Mais ce n’est pas pour ça que je lui trouverai toutes les excuses. Au départ de Van Hamme, il s’est porté garant de l’esprit de la série, mais force est d’avouer qu’il en a été incapable. On a beau être un dessinateur hors-pair, ça ne veut pas dire qu’on peut gérer un scénario ou s’imposer face aux partenaires. Est-ce grave ? Non bien sûr, encore faut-il, là aussi, être capable de le reconnaître et laisser à d’autres cette tâche.
Conclusion : si aucun des intervenants n’a été capable de (ou n’a voulu) faire son travail, comment s’étonner de la descente aux enfers.
Pour finir, je parlerais d’un point rarement relevé : le rapport des fans à Thorgal.
Thorgal est une bd atypique dans la production franco-belge. La particularité des héros qui vieillissent et qui ont donc une vie derrière eux qui influence leur présent à donné un ovni. Le rapport qu’entretiennent les lecteurs avec la série est par conséquent un rapport différent que celui qu’ils peuvent avoir avec d’autres séries dont ils seraient fan. Avec Thorgal, nous avons un rapport presque amoureux parce que les personnages sont bien plus vivants que dans n’importe quelle autre bd. On lit et ceux-ci deviennent un peu comme des membres de la famille. Et comme dans tout rapport amoureux, la trahison est difficile à avaler. Certains pardonneront, d’autres rompront. Mais même ceux qui sont capables de pardonner, si les trahisons se succèdent, eux aussi finiront par rompre. Et les lecteurs de Thorgal, du fait de ce rapport presque amoureux, souffrent plus des trahisons que sur n’importe quelle autre série.
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