Piotr et Zofia Rosinski
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Thorgal-BD, il y a 4 ans et 2 mois.
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Sujet
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Piotr Rosinski reste pour moi une personne mystérieuse. Outre le fait qu’il soit le fils de Grzegorz, je découvre qu’il est impliqué de multiples manières dans la mise en valeur de l’oeuvre de son père. Mais qui est-il vraiment, et quel est son rôle auprès de son père ? Quels sont ses réalisations et ses projets ?
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Réponses
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Hé bien, voici d’abord quelques photos venues de Facebook.
Il blanchit…
Piotr est le fils de Grzegorz Rosinski. Il est graphiste.
Il pilote et coordonne tout ce qui concerne Thorgal, ses séries ou produits dérivés, les expos, les événements. En partenariat avec l’éditeur Le Lombard, bien sûr.
Il est attentif au respect de l’œuvre de son père, et s’efforce de la mettre en valeur.Voilà ce que je peux dire sur Piotr. Je le connais très peu, en fait. On s’écrit de temps à autre. J’ai l’impression qu’il me fait confiance, mais je n’ai pas encore eu l’occasion d’avoir une vraie conversation avec lui, à propos du site.
Il ressemble de plus en plus à son père… et quels magnifiques costumes sur la photo centrale !
Le jour même où je me posais ces questions sur Piotr, je suis tombé au supermarché sur le village BD, avec tout à -33%, dont la monographie de Rosinski que je ne m’étais jamais offerte, alors cette fois je n’ai pas hésité ! Voici la discussion qui lui était consacrée dans le forum : MonoGRaphie.
On y trouve une photo de famille prise en 1979 dans les rues de Varsovie, lorsque Piotr ne dépassait pas encore son père.
Grzegorz présente aujourd’hui son fils comme son directeur artistique.
J’aime bien ce genre de photos prises sur le vif, ça change des photos figées.
A droite, c’est Zofia, ma copine, qui devait avoir 10 ans environ. Le couple a eu une autre fille, Barbara, qui a dû naître peu de temps après.
Ils ont aussi 6 ou 7 petits-enfants, je crois les avoir tous croisés.Tout ça m’a fait repenser à cette interview que j’avais postée ICI. On y voit et entend Piotr, entre autres.
Piotr est très plaisant à écouter… il garde une part de réserve, de mystère, de non-dit, tout comme son père, mais avec un accent polonais bien plus léger
Casemate 95La revue Casemate 95 consacrée à Thorgal est très riche en informations. Parmi celles-ci, une courte interview de Piotr Rosinski qui est de plus en plus présent dans la saga Thorgal.
Quel est votre rôle auprès de votre père ?
Piotr : Je suis le gardien de la cohérence graphique de l’univers Thorgal, tellement complexe. Je m’occupe du montage de ses planches, m’exprime sur quasiment toutes ses images, l’aide à trouver toute la documentation qui lui est nécessaire, les bonnes photos. Disons que je lui procure l’adrénaline dont il a besoin.
Avez-vous un regard sur les scénarios ?
Piotr : Pour les séries parallèles, je fais énormément confiance à Yann. Nous avons peu d’échanges tant tout se passe bien pour Louve et La Jeunesse de Thorgal, les deux séries qu’il scénarise.
Pour la série Thorgal elle-même, je m’y implique depuis Kah-Aniel, tome 34 et dernier scénario d’Yves Sente. Avec Xavier Dorison, nous avons passé beaucoup de temps à mettre au point les changements, les améliorations qu’attendait mon père : mettre de la simplicité dans un monde devenu trop complexe. Mon père avait effectivement voulu travailler sur cet univers à la manière des orientalistes, mais sans y aller lui-même. Yves, très attentif aux envies de mon père, l’a donc emmené loin des Vikings et du Moyen Âge. Mais l’Orient devient vite très compliqué…Quelles étaient les envies de dessin de votre père ?
Piotr : Des combats, des ruines, de la fumée, du feu, de la désolation. Xavier l’a bien compris et a tout fait pour que son scénario procure le plus de plaisir possible à mon père. Cette suite l’a tellement inspiré, enthousiasmé, qu’on aurait pu tirer deux albums de son scénario. Mais la place et le temps manquaient. Dommage, un diptyque aurait été encore plus dense, plus intéressant psychologiquement.
Le bourreau de travailExposition "Stigmates"
Piotr Rosinski expose actuellement ses toiles à Varsovie sous la thématique « Stigmates ». On découvre sur sa page FB un illustre visiteur.
Je viens de trouver un site qui présente ces œuvres.
http://piotrlibertago.wixsite.com/stigmata/C’est assez difficile à regarder, je trouve, très dérangeant. Signe que c’est bien fait.
Ce n’est clairement pas une oeuvre que j’arriverais à suspendre dans mon salon.
Mais ça correspond bien au style épuré de Piotr qu’on retrouve dans la présentation de l’Artbook, ou même dans le graphisme du site thorgal.com avant que tu ne commences à le défigurer !
Interview en 2016 dans dBDAvant la sortie du tome 35 « Le feu écarlate », le magazine dBD a interviewé Grzegorz et Piotr Rosinski. Nous étions alors en septembre 2016, Xavier Dorison était le nouveau scénariste de Thorgal, et personne ne savait encore que ce serait son unique tome de la série mère. Voici la copie de cette interview, à replacer dans le contexte de cette époque pas si lointaine, où la relation de travail entre le père et le fils est devenue de plus en plus importante.
Vraiment intéressante, cette interview !
Je ne savais pas que le père et le fils s’étaient rapproché grâce au métier de Grzegorz Rosinski… ni que Rosinski n’a commencé à donner son avis sur les scénarios que lorsque son fils l’y a poussé.
C’est marrant de lire que Rosinski avait des doutes au moment de la parution du cycle Qâ quand on voit aujourd’hui que c’est le cycle le plus réussi de la série !
Grzegorz & KasiaPiotr nous partage un portrait de ses parents, Grzegorz et Kasia, croqués dans les années ’70 par le dessinateur tchèque Kája Saudek.
Source : FB de Piotr Rosinski
Exposition "Stigmates" à BruxellesL’exposition « Stigmates » de Piotr Rosinski, déjà présentée plus haut, est visible chez Huberty & Breyne à Bruxelles jusqu’au 4 mai : https://www.hubertybreyne.com/fr/expositions/piotr-rosinski-exposition-stigmata
Alain Huberty et Marc Breyne vous invitent à découvrir du 17 avril au 4 mai prochain à Bruxelles l’exposition Stigmata de Piotr Rosinski. Chacune de ses œuvres est saisissante. Chacune provoque, interpelle, et offre au public une vaste palette d’interprétations et d’appropriations possibles. De l’acrylique, une vaste palette de rouges, de blancs, des couteaux, des rouleaux, des bâtons… Piotr Rosinski commence par un croquis intuitif, puis il attaque ses toiles. Il voit d’abord rouge puis recouvre de blanc, avant, enfin, de chercher à retrouver cette énergie vitale associée au corps, au sang en grattant ses œuvres charnelles. Ces œuvres, destinées à être accrochées dans des lieux emplis d’histoire, représentent « un substitut de sortie violente de soi-même ». Pour cet artiste, « chacun a ses soucis, certains les cachent et d’autres les expriment. Pour ma part, j’essaie d’affronter les choses de face. » C’est certainement la série la plus personnelle de cet ancien élève de La Cambre et des Beaux Arts de Varsovie. Il y travaille depuis plus de dix ans et c’est la première fois qu’elle sera dévoilée en galerie. Piotr ajoute : « Je me provoque en permanence. C’est le sens de la recherche de soi. Ma peinture est une sorte de méditation. Présenter mon travail à Huberty & Breyne Gallery est une nouvelle expérience forcément enrichissante. Nous sommes toujours le miroir des autres ».
Belle présentation de l’expo ICI sur « Entre les Lignes ». Et voici quelques photos du vernissage partagées par Piotr sur sa page FB, avec certaines têtes bien connues
Zofia…Je ne pensais pas en parler sur le forum, je ne savais pas trop comment partager une telle émotion. Mais je viens de voir que les auteurs de Thorgal ont écrit un petit mot pour elle dans le prochain album, « La Selkie ». Alors je pense pouvoir dire quelques mots, parler publiquement de ce que je ressens. Avant que vous le découvriez dans l’album et aussi parce que mes regrets et ma tristesse sont immenses.
Zofia, la fille de Grzegorz Rosinski, n’est plus. Elle nous a quittés il y a quelques semaines.
Zofia, c’était une fille épatante. Attachante, drôle. Le genre de personnes qui rayonne parmi d’autres. Une belle personne, vous voyez.
Elle m’a accueilli dans la famille thorgalienne, et dans la sienne, comme je n’aurais pu l’imaginer. Avec bienveillance et affection. Et avec une motivation, et une fraîcheur, c’était fabuleux.
Je regrette de ne pas lui avoir écrit plus souvent, de ne pas avoir fait ce qu’il fallait pour la revoir ces dernières années.
Je pense fort à elle, aujourd’hui, comme hier, et comme demain.
