De givre et de feu
Une tempête surnaturelle mène Thorgal sur une terre gelée où l’attend une jeune femme qui ne semble pas craindre le froid. Sur ces plaines de givre, la fin des temps semble proche et l’espoir s’amenuise chaque jour. Thorgal sera-t-il capable d’empêcher la venue du grand hiver ?
Or çà, preux fendant les vents courroucés,
En noble cuer, il garde sa vaillance,
Là où les dieux ont ses vertus tracées,
Bannist félons, soutient la pénitence.
L’espée mord corps et brise noir dessein,
Les runes chantent en flambe ardente et fière,
Sa main ne tremble au funeste matin,
Mais va venger le sang criant naguère.
Justice est sienne, il lutte sans pasleur,
Portant l’honneur, plus hault que tout labeur.
À l’ost du jour, chevauche sans répit,
Par monts fumeux, par landes désolées,
Bras ne vacille, le fer tient le dépit,
Fend le démon, brise maints noirs souhaits.
Tel l’astre clair qui luit sans infortune,
Fidèle il est aux siens et ne faillit,
Dieux anciens l’ont marqué de leurs runes,
Jamais son cuer ne ploiera sous l’oubli.
Il ne faiblit sous l’ombre ni la peur,
Portant l’honneur, plus hault que tout labeur.
Or quant viendra l’heure où tout sera nuit,
Que corbeaux noirs danseront ès cieux rageurs,
Luy rira fort sous l’aspre dernier cri,
Car festoiera ès halles aux dieux vainqueurs,
Portant l’honneur, plus hault que tout labeur.