Jérôme a écrit:J’entend par « vision globale » l’ensemble du dessin de Rosinski dans le Barbare. Je pense que le dessin, même si c’est toujours agréable quand il est beau, n’est pas ce qu’on remarque en premier en lisant un Thorgal : tant qu’il est lisible et « rosinskesque » je ne m’en plains pas.
En gros, tu es d’accord sur le fait que le dessin a changé, mais tu le trouves malgré tout toujours aussi beau.
Ce sujet n’est pas là pour faire un procès à Rosinski, on est tous d’accord, je pense, sur ce forum pour dire qu’il a un talent exceptionnel… L’idée est plutôt de discuter de l’évolution du dessin, positive ou négative.
Sur ce propos, j’ai lu quelques discussions sur des forums généralistes, et je peux t’assurer que Thorgal en prend plein la figure depuis quelques années, et qu’en parlant de « dessin moins précis », on est carrément mignons par rapport à l’avis de très nombreux lecteurs de la série.
Jérôme a écrit:Je crois qu’il est dit dans la fiche du Barbare (au passage, bravo pour ces fiches, elles sont très bien faites ) que Rosinski ne multiplie plus les crayonnées comme par le passé. Je crois en tenir l’explication : jusqu’à l’album 18, L’Epée-Soleil, Rosinski se chargeait lui-même des couleurs. Il utilisait massivement une technique très employée en gravure, celle de faire des traits pour foncer une couleur. Résultat, pour faire un visage, il se servait d’une seule couleur de peau le plus souvent. Maintenant que Graza a pris le relais, c’est elle qui fait des effets d’ombre dans les visages pour les faces moins éclairées, en utilisant plusieurs couleurs de peau (vous pouvez vérifier). Ceci explique que Rosinski ne multiplie plus les crayonnées caractéristiques des premiers albums.
C’est Graza qui s’adapte à Rosinski, pas l’inverse.
Les crayonnés ne sont pas les hachures (qui servent effectivement à marquer les ombrages). Les crayonnés sont des tracés au crayon servant de base au dessinateur pour faire son encrage. Par exemple, pour dessiner un personnage, Rosinski fait de nombreux tracés, puis choisit au moment de l’encrage celui qui lui convient le mieux, et gomme les autres.
D’où un dessin qui peut être moins précis : au lieu de choisir parmi une dizaine de tracés le plus « réaliste » comme il le faisait avant, Rosinski a choisi de faire confiance à sa première inspiration, de faire un dessin plus spontané, plus rapide. On peut trouver ça bien… d’où ce sujet.
Jérôme a écrit:Pou finir, je tiens à dire que je ne trouve pas les dessins du Barbare moches, je n’ai jamais dit ça, je veux dire que le dessin du Barbare de la page 19 est sans doute le moins beau (par conséquent le plus moche ) de l’album.
Je l’ai feuilleté à nouveau… y en a quand même pas mal du même genre, et aucun dans les albums du Pays Qâ. Signe d’une évolution nette !
Ce dessin a notamment l’avantage de montrer que Rosinski a changé de technique d’encrage, passant des hachures à la plume à un encrage plus prononcé, au pinceau.