Le premier album de Thorgal, « La Magicienne trahie », ne s’est imprimé et vendu la première année — en 1980 — qu’à quelques milliers d’exemplaires. Pour un premier album, ce n’est guère étonnant. Les premiers acheteurs étaient surtout des lecteurs du journal Tintin, ou des curieux attirés par l’univers nordique médiéval.
Les ventes ont vraiment décollé en 1984, année de sortie de « La chute de Brek Zarith » et de « L’enfant des étoiles ». On peut penser que la parution du premier tome de la série XIII, « Le jour du soleil noir », n’est pas étrangère à ce succès. De nouveaux lecteurs découvrent Jean Van Hamme grâce à XIII, et s’intéressent alors à Thorgal.
En 1989, les ventes cumulées de « La magicienne trahie » dépassent les 100 000 exemplaires ! Les 200 000 albums sont franchis en 1994, 300 000 en 1999, 450 000 en 2009…
En 30 ans, ce sont plus de 11 millions d’albums de Thorgal qui ont ainsi été achetés par un nombre croissant de fans — 9,5 millions en français, 1,5 millions en néerlandais. Au début des années 2000, un nouveau Thorgal est tiré à 350 000 exemplaires ! En 1999, année de sortie des deux albums « Arachnéa » et « Le mal bleu », 870 000 albums ont été vendus.
Dans les années 2010, les ventes baissent, comme pour l’ensemble du monde de la BD. Les tirages redescendent à un peu plus de 200 000 exemplaires. Dans les années 2020, le modèle économique du monde de la BD ayant changé, les tirages sont beaucoup moins massifs mais continuent à être importants, alors que la série atteint puis dépasse les 40 tomes et que des collections parallèles voient le jour — les Mondes de Thorgal puis Thorgal Saga.
En plus des pays francophones, on retrouve la série en Allemagne, au Danemark, en Espagne, Grande-Bretagne, Grèce, Islande, Italie, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Russie, Serbie, République Tchèque… Dans ces pays, les albums ne sont pas toujours présentés de la même façon — souvent en couverture souple, parfois en recueils — et la série n’est pas toujours complète. Voici quelques couvertures, en allemand, espagnol, anglais, italien.
Ces éditions étrangères vous sont présentées dans la partie « Collection » du site Thorgal.com, dans laquelle de nouvelles éditions sont régulièrement ajoutées.
Les Auteurs
Énorme succès commercial, éditorial, populaire… et aussi, bien sûr, immense succès financier ! Lorsqu’ils travaillaient ensemble, les créateurs de la série, Jean Van Hamme et Grzegorz Rosinski, touchaient un peu plus de 10 % du prix de vente des albums — environ un euro par album —, les deux tiers de la somme allant au dessinateur.
Et si Van Hamme gagnait un peu moins d’argent que son compère dessinateur grâce à cette série, il ne faut pas oublier qu’avec entre autres Thorgal, XIII, Largo Winch et Blake et Mortimer, il était et reste l’un des auteurs les plus lus de l’espace francophone européen, et donc l’un des mieux rémunérés.
Le Prix
Ce tableau résume l’évolution du prix des albums de Thorgal depuis la parution du premier album en 1980. Ce sont les prix en France, en francs français donc, puis en euros après 2002.
Tome | Titre | Année | Prix en francs | Prix en euros |
1 | La magicienne trahie | 1980 | 26 | 3,96 |
5 | Au-delà des ombres | 1983 | 30 | 4,57 |
10 | Le pays Qâ | 1986 | 39 | 5,95 |
15 | Le maître des montagnes | 1989 | 45 | 6,86 |
20 | La marque des bannis | 1995 | 56 | 8,54 |
25 | Le mal bleu | 1999 | 59 | 8,99 |
30 | Moi, Jolan | 2007 | 68,20 | 10,40 |
35 | Le feu écarlate | 2016 | 78,71 | 12 |
40 | Tupilaks | 2022 | 84,95 | 12,95 |
L’augmentation du prix peut paraître énorme, mais est à relativiser. Si on tient compte de l’inflation sur cette période — 1980-2022 —, on voit que le prix des albums est relativement resté stable et n’a fait que suivre l’évolution des prix à la consommation. Pas si dur pour le porte-monnaie donc, à condition que votre salaire ait suivi cette courbe lui aussi !