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Les dieux ont mis un homme à l'épreuve

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Thorgal – 19 – La forteresse invisible

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Thorgal – 19 – La forteresse invisible

Ce sujet a 2 réponses, 2 participants et a été mis à jour par Cat cat, il y a 10 ans et 11 mois.

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  • #31394 Répondre | Citer
    CatCat

    La forteresse invisible est un album intéressant à analyser de part son symbolisme et toutes les choses qu’on peut y voir.
    Thorgal a abandonné femme et enfants depuis quelques mois. Il chevauche en compagnie de Kriss et lorsque celle-ci le met face à ce qu’il pense au plus profond de lui-même, il ne le supporte pas et décide de rentrer chez lui retrouver les siens.
    Mais Thorgal est partagé. Inconsciemment partagé. Entre la vie de famille paisible qu’il désire depuis toujours et qu’il proclame haut et fort à la moindre occasion comme pour s’en convaincre lui-même et la vie aventureuse au côté de Kriss qu’il ne peut s’empêcher d’admirer et désirer de manière plus ou moins inconsciente.
    Lorsque Thorgal est capturé par le peuple du fleuve, il vient de rencontrer une vieille femme troublante, un peu voyante. La tête en bas depuis des heures, le héros commence à rêver. Son rêve commence banalement en se basant sur les derniers événements vécus. Il est pendu par les pieds et la vieille Anayin apparaît pour le délivrer. Anayin est le surmoi du héros, surmoi qui empêche en psychanalyse que les pulsions ou les choses inadmissibles passent à la conscience. Mais ce surmoi est sur le point de laisser remonter l’inconscient profond. Thorgal fuit les hommes du fleuve, ces hommes du fleuve étant finalement ce qui l’empêche d’avancer vers ce qu’il désire au fond de lui-même. Si ceux-ci le rattrape, il restera Thorgal, ce qu’il ne veut plus.
    Il retrouve Kriss blessée. Pourquoi elle ? Déjà parce qu’ils étaient ensemble plus tôt dans la journée et que les rêves prennent souvent des événements récents pour se construire, mais aussi parce que Kriss représente la vie à laquelle il aspire. Elle est le désir de Thorgal et également son désir tout court. Le baiser qu’elle lui donne, c’est le héros qui le rêve, c’est donc son désir à lui qui se réalise dans un rêve.
    Un feu est allumé, censément par les poursuivants, mais Thorgal étant metteur en scène de son rêve, c’est donc lui qui l’allume. Hors le feu est symboliquement destructeur et purificateur. Thorgal cherche ainsi à se détruire pour renaître en autre chose car il étouffe comme on le voit dans son rêve. Poussé par les flammes et donc par lui-même, il n’a plus que le choix d’accepter d’entrer en lui-même pour trouver sa forteresse invisible. Un voyage à l’intérieur de son inconscient pour trouver le but ultime de ses recherches, l’oubli. Car si Thorgal souhaite être oublié des dieux, il souhaite d’abord simplement ne plus être ce qu’il est : le héros protecteur qui aime sa famille, toujours droit et loyal.
    Thorgal ne fait aucune difficulté à assassiner ses souvenirs, lui qui pourtant a toujours rechigné à tuer sans raison. Ici, il n’en a pas et ne s’interroge qu’à peine. Il remonte sa mémoire et liquide tout. Il avance simplement vers son but alors qu’il aurait très bien pu se rebeller.
    Arrivé à l’ultime étape de son voyage, il se tue lui-même symboliquement pour pouvoir renaître. Il ne lui reste plus qu’à effacer son nom.
    Les dieux ne sont pas partie prenante du périple du héros à l’intérieur de lui-même, c’est celui-ci seul qui accomplit le travail.
    En cela, il est aidé par ses pouvoirs hérités de son peuple, pouvoirs inconscients mais présents. Il se fait à lui-même ce que son grand-père avait fait longtemps avant. Il efface ses souvenirs. La marque sur sa paume est également une manifestation de son pouvoir.
    Ainsi à nouveau nu, Thorgal peut partir vers une nouvelle destinée. Et là, pour rester dans l’esprit fantastique, on peut s’amuser à dire que Kriss a été posée sur sa route par les dieux, punition pour ce qu’il a osé faire.
    Thorgal amnésique accepte sans problèmes les dires de la jeune femme. Il ne se pose pas de questions. Peut-être ressent-il au fond de lui qu’il la connaît et éprouve-t-il de manière plus acceptée le désir qu’il a toujours voulu refouler.

    Ébauche d’analyse, faut que je l’écrive plus claire.

2 réponses de 1 à 2 (sur un total de 2)
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    Re: La forteresse invisible, analyse

    Cat a écrit :

    Le baiser qu’elle lui donne, c’est le héros qui le rêve, c’est donc son désir à lui qui se réalise dans un rêve.

    Dans cette même logique, je trouve hilarant que Thorgal se flatte en faisant dire à la Kriss de son voyage intérieur « Comme tu sais bien parler aux femmes, toi. »

    Merci Cat pour ton analyse! C’est très intéressant, par contre le mélange dans cet album entre le trip psychanalytique et les agissements des dieux me laisse un peu perplexe, notamment à cause de la fin quand Kriss explique qu’une « étrange vieille femme » lui a donné de l’or. On est bien dans la matérialité… Là pour moi, la logique qui relie le trip de Thorgal et la vieille femme, ainsi que ses motivations sont tarabiscotées, ou alors ça ne tient pas. Alayin est-elle une projection, magicienne, voyante, déesse, ou plusieurs options en même temps…? C’est tellement tordu et ambigu que j’ai même envisagé que Thorgal ait été empoisonné par Alayin sur demande de Kriss, afin d’être frappé d’amnésie (avec le lièvre qu’elle lui prépare, dont elle ne veut pas manger, et que Thorgal absorbe en même temps que les histoires qu’elle lui raconte.) Après tout, Kriss est la bénéficiaire principale de cette mésaventure, et elle sait ce que la vieille dit « sentir ». Bref, je ne suis toujours pas certaine de la logique de cet album même si la métaphore de tuer son passé est bien claire.
    Enfin, quand à la question « Qui était cette femme? » Kriss dont on ne sait si elle ment ou pas répond « Je l’ignore et je n’ai pas cherché à comprendre » j’ai un peu l’impression que Van Hamme nous dit « inventez les explications que vous voulez, faut pas chercher à comprendre »

    Répondre | Lien | Citer
    CatCat

    Aussi tordu que la psyché de l’être humain. Et difficile à interpréter.
    La vieille Anayin qui revient à la fin, je la prends pour une sorte de voyante. Ayant « vu » Thorgal capturé par les gens du fleuve, elle peut le dire ensuite à Kriss qu’elle peut très bien rencontrer. La première phrase de Kriss est la seule dont on peut penser qu’elle soit juste (elle est surprise de voir que la vieille femme avait raison), ensuite elle comprend très rapidement l’avantage qu’elle peut tirer de la situation.
    Maintenant, c’est le genre d’album qu’on peut lire de différentes façons et on peut aussi juste se dire que tout est au premier degré. Anayin est Taïymir qui agit sous l’impulsion des dieux qui ont décidé de punir Thorgal pour ses prétentions. Ce sont donc eux qui provoquent tout, la capture, la pendaison par les pieds, la libération par Anayin, la fuite, les retrouvailles avec Kriss, le feu et la dernière option, entrer dans la forteresse.
    Mais je trouve plus amusant de chercher des symboliques.

2 réponses de 1 à 2 (sur un total de 2)


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